Chronique #03 (01 mars 2021)


«Si vis pacem, para pacem»

Quel étrange adage que celui selon lequel si l’on veut la paix, il faudrait préparer la guerre. La paix ne serait donc, à l’en croire, qu’un état spontanément généré entre deux puissances qui, armées jusqu’aux dents, n’auraient d’autre choix que de renoncer à toute belligérance. Dans l’histoire du siècle passé, en géopolitique contemporaine, on ne voit que trop d’exemples d‘Etats qui, motif tiré de l’utilité de se doter d’une force de frappe telle qu’elle serait de nature à dissuader de toute velléité d’agression, suscitent une réaction belliqueuse de leurs voisins, induisent un réarmement et un nationalisme qui, à terme, mènent inexorablement à la guerre.
La paix est pourtant autre chose que la conséquence d’un équilibre de la terreur. Elle procède d’une volonté non équivoque et durable, elle est le fruit d’initiatives de chaque jour, de la compréhension du fait qu’une autre vision du monde est possible, que d’autres intérêts peuvent être protégés, d’autres fins poursuivies…
A l’échelle des personnes aussi, l’inscription dans un rapport de forces aussi favorable que possible dans le dessein de prévenir un hypothétique conflit génère une défiance réciproque. Il en résulte que chacun érige l’autre en ennemi bien plus que cet autre n’est, en réalité, animé d’intentions hostiles. Là également, la paix émane d’un état d’esprit permanent, du choix de faire prévaloir l’ouverture sur la défiance pour ouvrir sur d’autres possibles, dans la perspective d’une relation plus harmonieuse et plus féconde.
Entre les personnes comme entre les Etats, la paix participe d’une acceptation de l’altérité, d’un dialogue qui tienne compte des différences. Si tu veux la paix, prépare la paix.

Bertrand DELCOURT, Président

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